La profession d’orthodontiste fascine par son exigence, sa précision et son impact sur la santé et l’esthétique dentaire. Ce spécialiste de l’alignement des dents et des mâchoires intervient souvent dès le plus jeune âge pour corriger les déséquilibres fonctionnels ou morphologiques. Mais quel parcours faut-il suivre pour exercer cette profession ? Et quelle est l’utilité d’une formation en orthodontie dans ce cheminement ?
Un métier à part entière dans le domaine dentaire
L’orthodontie est une spécialité dentaire à part entière. Elle s’inscrit dans la continuité du cursus de chirurgie dentaire, avec une orientation très précise vers l’analyse fonctionnelle et la correction des anomalies de position dentaire ou osseuse.
Un orthodontiste n’est pas simplement un dentiste qui pose des appareils. Il est formé à des techniques de diagnostic spécifiques (imagerie, céphalométrie, modélisation), et utilise des protocoles de traitement progressifs, adaptés à chaque patient.
Le parcours universitaire classique
En France, devenir orthodontiste passe par un long parcours universitaire. Voici les étapes clés :
- Suivre les six années d’études en chirurgie dentaire, sanctionnées par le diplôme d’État de docteur en chirurgie dentaire.
- Réussir le concours de l’internat en odontologie (très sélectif), pour accéder à une spécialité.
- Effectuer un internat de 3 ans supplémentaires en orthopédie dento-faciale (ODF), la spécialité orthodontique reconnue.
Au total, devenir orthodontiste par la voie universitaire prend au minimum 9 ans d’études après le baccalauréat. Une fois diplômé, le praticien peut exercer exclusivement dans ce domaine ou au sein de structures pluridisciplinaires.
La voie complémentaire pour les omnipraticiens
Mais il existe également une autre voie, destinée aux chirurgiens-dentistes diplômés qui souhaitent élargir leur champ de compétences. Pour eux, suivre une formation en orthodontie permet d’intégrer des outils et des méthodes orthodontiques dans leur pratique, sans nécessairement viser le titre de spécialiste.
Ces formations, dispensées par des organismes privés, comme l’IEFO, permettent d’acquérir progressivement les compétences nécessaires pour traiter les cas orthodontiques courants. Elles s’adressent à des praticiens en exercice qui souhaitent :
- Prendre en charge eux-mêmes les traitements simples à modérés ;
- Mieux comprendre les traitements complexes afin de les orienter ou superviser ;
- Diversifier leur activité et répondre à la demande de leur patientèle.
Un apprentissage progressif par niveaux
Certaines structures pédagogiques ont mis en place une progression par niveaux, permettant de structurer l’apprentissage selon le degré d’autonomie et de compétence. C’est le cas de ce programme de formation en orthodontie, qui définit quatre étapes :
- Niveau 1 : comprendre les fondamentaux et poser un diagnostic simple ;
- Niveau 2 : prise en charge de cas peu complexes sous supervision ;
- Niveau 3 : maîtrise autonome des traitements avec appareillages ;
- Niveau 4 : cas avancés, stratégies globales, formation d’excellence.
Ce type de parcours offre une montée en compétence réelle, adaptée au rythme et à l’expérience du praticien. Il s’appuie souvent sur des cas cliniques concrets, des TP en petits groupes et des modules à distance.
Les qualités nécessaires pour exercer
Devenir orthodontiste, ou intégrer l’orthodontie à sa pratique, demande des qualités spécifiques :
- Une excellente vision spatiale et une rigueur diagnostique ;
- Une sensibilité aux détails, aux proportions et à l’esthétique ;
- Une communication claire avec le patient (souvent jeune) et sa famille ;
- Une capacité à suivre des traitements sur le long terme.
La technique ne suffit pas : la patience, la pédagogie et l’adaptabilité sont aussi indispensables.
Une discipline en constante évolution
L’orthodontie évolue vite : aligneurs invisibles, techniques numériques, impression 3D, intelligence artificielle… Toutes ces innovations transforment la manière de concevoir et d’appliquer les traitements. Une bonne formation en orthodontie permet non seulement d’acquérir les bases, mais aussi de rester à jour et de s’adapter aux nouveaux outils.
Quelques liens et sources utiles
- Réforme de l’internat en odontologie – Ministère de la Santé
- Conseil de l’Ordre des chirurgiens-dentistes – Section ODF
- Guide métier orthodontiste – Onisep